Koper
Ville située au ''sommet de l' Istrie'' a gardé les noms des gouverneurs, à travers l' histoire. Inconnue dans la préhistoire (à cette époque sanctuaire illyrien), le nom grec Egida (Aegida), lié à la légende des Argonautes, est mentionné au Ier siècle avant Jésus-Christ. La ville s'est développée depuis l' époque romaine sous le nom de Capris (île des chèvres) ou Insula capraria grâce à sa bonne position près de la route Flavia et la fertilité de l' arrière-pays. Dans le crépuscule de l' Antiquité, elle devient l' abri pour les réfugiés de la Pannonie, du Norique et Tergeste. Une importante forteresse byzantine change son nom en Justinopolis.
À la fin du VIIIme siècle, la ville appartient aux Francs et après, aux empereurs allemands. Dans les luttes contre l' empereur allemand Conrad II avec Venise, la ville se classe avec l' empereur, ce qui lui apporte des droits, l' indépendance du margrave d' Istrie et de grands domaines jusqu' à la rivière Dragonja. Les liens commerciaux avec Venise datent du Xme siècle. Bien que sous l' autorité officielle du patriarche d' Aquilée, depuis 1208, la ville développe l' autonomie et devient la majeure puissance commerciale et politique de l' Adriatique du Nord et donc, une menace à Venise. Le patriarche change le nom de la ville en Caput Ystriae, à partir de laquelle on aura, plus tard, l' élaboration vénitienne du nom Cao d' Istria (it. Capodistria). Outre le commerce, la prospérité est fondée sur la fabrication et la vente du sel dont elle maintient le monopole en Istrie, depuis 1182. Les citoyens défendent vigoureusement l' indépendance de la tentative du gouvernement de Venise à établir l' autorité. De sorte que la ville de Koper, à côté de Pula, conduit à des émeutes fréquentes, au cours du XIIIme et XIVme, qui cessent après la conquête et le pillage de la ville, en 1380. Inspiré par la rébellion du 1278, après laquelle Koper avait prêté serment d' allégeance à Venise, le Sénat ordonne les travaux de construction du fort Castel Leone. Le centre-ville est dense, avec un réseau de ruelles étroites, dirigé radialement vers la place centrale avec la cathédrale. Le long des murs et des portes d' entrée on construit huit places avec les églises. Renouvelées et détruites plusieurs fois pendant le Moyen-Âge, les murs vénitiens du XVme siècle entourent toute l' île.
De douze portes médiévales on n' a préservé que Porta della Muda ou del Ponte, celles de terre-ferme, où on payait les impôts sur les marchandises qui entraient dans la ville. Devant la plupart de nombreuses portes de la ville il y avait des ports – mandrači.
Donc, l' organisation de la ville, décrite dans sa forme actuelle, reflète la structure sociale à la fin du XIIIme siècle. Alors que les institutions publiques et les maisons des riches sont situées au coeur de l' île, les couches plus pauvres de pêcheurs, marchands et artisans sont situés périmètralement. Aux bords se trouvent les monastères. Les bâtiments plus anciens qui ont survécu sont le baptistère de la cathédrale romane, la rotonde de Saint-Elio et la petite maison Percauz du XIIIme siècle. Le gothique a fortement marqué la ville dans l' architecture des églises, des monastères et des bâtiments publics. On trove, tout le long des rues, des maisons gothiques (les soi-disant maisons Carpaccio et Gallo, le palais Almerigogna, aux façades peintes). Il existe plusieurs exemples typiques de maisons gothiques avec l' étage mis en évidence sur des transporteurs profilés, avec la façade peinte polycrome (nombre de maisons dans la rue Kidrič, la maison Favento dans la rue Obzidna).
Le centre-ville se compose de deux places. Sur la place centrale (une fois Platea Comunalis) sont situés les bâtiments les plus importants. Le côté sud de la place est fermé par le Palais du Préteur. Édifice roman à l' origine, lié en structure unique au XVme siècle, qui combine les fonctions politiques et militaires, la fonction officielle du podestat et le gouvernement de la ville. À côté se trouvent l' Armeria (magasins d' armes) et la Foresteria,'hôtel' pour les hôtes éminents de Venise. En face du palais c'est une loge du XVme siècle, sur le site d' une plus ancienne du XIIIme, qui a reçu son aspect actuel, à un étage, au XVIIme siècle. Le côté est fermé par la façade gothique-Renaissance de la cathédrale de Notre-Dame de l'Ascension. À côté, la tour romane de la ville, transformée en clocher. La place Brolo,derrière la cathédrale, avec l' entrepôt, étaient utilisée pour l' approvisionnement. Ici se trouvait aussi la citerne. Sur cette place était le palais épiscopal et un certain nombre de palais des nobles.
En 1420, Venise s' approprie des derniers restes de la propriété patriarcale en Istrie. Koper devient le centre de l' expansion de Venise sur l' Adriatique orientale et la rivale principale de la Trieste des Habsbourg, qu' elle suit avec le nombre de ses habitants et le commerce d' outre-mer jusqu' à la moitié du XVIIIme siècle. Avant l' épidemie de la peste en 1554, Koper comptait même 8000 habitants!
À partir du XVIme siècle, il devient le centre administratif, judiciaire et fiscale de l' Istrie vénitienne. Le bien-être avait permis le soin des habitants les plus pauvres. Ainsi, en 1392, a été établi un entrepôt pour les céréales et les aliments. Au milieu du XVIme siècle, l' institution de bienfaisance Monte di Pieta'. Dans la ville, riche en ce qui concerne la vie réligieuse et intellectuelle, agissent nombreuses confréries et Académies.Malgré sa structure médiévale, Koper doit son apparence aux interventions de la Renaissance et baroque, d' inspiration essentiellement vénitienne. Au cours du XVIme siècle, les murs et les portes, y compris Castel Leone, sont renouvelés, à plusieurs réprises. À côté de Porta del porto, vers le port principale (mandrač), il y avait deux bastions polygonaux qui pouvaient résister à l' attaque des canons. Remise à neuf, Porta della Muda est devenue la porte principale de la ville, en 1515. Du XVIme au XVIIIme siècle, on peut voir un certain nombre de monastères avec les églises (Sainte-Anne, Saint-Nicolas) et l' entrepôt de sel Saint-Marc, le long des murs vers le port Porporella. On construit des palais patriciens pressés dans des blocs de la ville médiévale, avec de petites cours intérieures, des façades élégantes, aux portails dissous avec balcon triforium. Sur la place, à côté de l' entrepôt de sel, avait été placée la statue de Justine avec l' emblème de la ville, signe de la victoire de Venise à la bataille de Lépante, dans laquelle avait pris part la galère de Koper. Au cours du XVIIIme siècle, peu à peu, les murs et les portes disparaissent, puisque les maisons s' y appuient et les dissoudent avec les ouvertures.
Pendant la domination autrichienne, Koper devient un centre industriel et administratif important. Au cours du XIXme siècle, l' île est reliée à la terre-ferme à l' aide de deux barrages, entre lesquels se trouvaient les salines, bonifiées dans les années vingt du siècle dernier. Ici, en 1910, sous le patronage de la Cour de Vienne, a eu lieu la Première exposition régionale en Istrie, comprenant un certain nombre de bâtiments et places de la ville. Malheureusement, dans la seconde moitié du XXme siècle, des opérations urbaines inappropriées, telles que l' extension du port au tissu de la ville et le remblayage complet des marais ont considérablement perturbé l' intégrité du milieu urbain et la silhouette distinctive de la puissante ville sur l' île.
Pour visiter:
Le Musée régional de Koper avec ses riches colléctions archéologiques et d' art.
Points d' intérêt:
Le relief du lion ailé de Saint-Marc, symbole de la République de Venise, sur le palais Tacco-Gavardo, provenant du fort Castel Leone, placé sur la façade en 1935.
Les façades peintes des maisons gothiques montrent l' aspect de la ville, au XVme siècle.
Le sarcophage en marbre de Saint-Nazaire, décoré d' un relief, représente un superbe travail de l'art sculptural du Trecento vénitien.
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